15 octobre 2009

Des artistes au CFA Victor Hugo



Dans la quiétude et le calme du mercredi, les apprentis du cours de sérigraphie (U58) ont reçu Nell et Domingo en application du projet que nous vous avons présenté le 8 septembre 2009. Nous avons imprimé une image en 3 couleurs pour présenter le rendu de l'encre aux artistes. Prochainement nous imprimerons la même image proche de son format d'origine. Je ferai un compte rendu à l'endroit habituel.
Durant cette journée les échanges ont été intenses et nous avons tous beaucoup appris.

12 mai 2009

Baves sans bavures



Le printemps des lycéens et des apprentis nous a donné l'occasion d'imprimer "baves" mais sans bavures. "Baves" c'est le nom de la sélection d'apprentis qui va représenter le CFA Victor Hugo.
D'après vous qui se cache sous la mascotte ?

17 mars 2009

Projet pédagogique

Projet pédagogique lié à l’impression d’un livre avec les classes de sérigraphie
rédigé par Serge Renoud le 14 mars 2009
Version 1.0

Genèse du projet
Ce projet a vu le jour en examinant les travaux similaires fait dans l’atelier de sérigraphie les autres années.

Objectifs
Les objectifs sont de faire un travail réel qui permettra au CFA Victor Hugo de rayonner au-delà de son secteur d’influence classique (un livre voyage dans des endroits qu’on ne soupçonne pas).
Permettre aux apprentis d’appréhender une fabrication du début à la fin.
Permettre aux apprentis participants de se faire des relations personnelles et professionnelles.
Informer sur le secteur d’activité lié aux bibliophiles et aux collectionneurs où la sérigraphie est très présente.
Donner un lieu pour l’expression de la créativité de certains apprentis.
Permettre de mesurer le degré d’autocensure de chacun.
Reconnaître et pointer l’ensemble des compétences et capacités ainsi que les savoirs associés des référentiels de Sérigraphie Industrielle et Bac. Pro. Production Imprimée dans une période limitée.
Servir de support pour l’épreuve de façonnage du Bac. Pro.

Mise en route
Le travail se fera dans ce qui reste de l’année scolaire 2008-2009.
Le coût n’excédera pas les matières d’œuvres normalement allouées au cours de sérigraphie (c’est-à-dire pas de surcoût).
Le livre sera édité selon les recommandations des lois de la République Française, c’est-à-dire qu’il sera l’objet d’un dépôt légal et un n° ISBN lui sera attribué.
Le titre du livre sera Le livre indispensable, le titre lui-même guidera les apprentis pour ce qui est du contenu.
Pour que le projet soit réalisable il ne comportera qu’une quarantaine de pages maximum.
La reliure sera faite dans les séquences pédagogiques de M. Kiefer, par les classes de Bac. Pro. conformément au référentiel.
Le professeur d’art plastique sera tenu au courant et guidera les apprentis comme il l’a déjà fait pour des actions similaires.

En marge de ce travail
Le déroulement de cette action sera relaté dans le blog de la classe (http://serigraphie.blogspot.com/).
Le présent document sera donné aux apprentis et diffusé dans les classes de sérigraphie.
Le présent document sera également diffusé auprès de l’ensemble du personnel du CFA, notamment de Mme la Directrice du CFA, du coordonnateur pédagogique, du chef des travaux.

remerciements
Remerciements aux apprentis participants et aux deux autres intervenants.
Remerciement à la Direction du CFA pour avoir accepté la mise en place de ce projet.

1 février 2009

Mérierama


La classe de sérigraphie E58 était présente au salon Métierama les 29 et 30 janvier 2009. Je sais que personne ne pense ça, mais ce n’est pas perdre son temps, ni des vacances, de déplacer sa classe à l’extérieur de l’école.
Dans ces journées, on vit une proximité plus grande avec les apprentis qu’entre la sonnerie du début et celle de fin du cours. On vit ensemble. La classe commence à 7 heures 15 dans le hall du CFA, se continue durant le trajet, puis toute la journée jusqu’au soir 20 heures sur le parking de l’école. Ainsi des liens plus complets et confiants se forment avec les apprentis.
Les apprentis ont eu la possibilité d’expliquer leur métier et leur statut social à de nombreux jeunes visiteurs. Pour ma part je n’avais fait aucune préparation avec eux pour cette sortie.
Les apprentis m’ont vraiment surpris pour leur disponibilité, pour leur sérieux, pour leur gentillesse et pour la pertinence de leurs explications.
Sur le pôle Industries Graphiques mis à la disposition par l’OPCA-CGM, des apprentis d’autres classes étaient là avec le même sérieux et la même qualité de prestation.
C’est dans l’espace public de ce blog que je tiens à tous les féliciter.

Le prix Gaston Vignot pour les arts graphiques


L'année dernière j'ai proposé un apprenti (Jean-Baptiste Poveda - B58) pour "le prix Gaston Vignot pour les arts graphiques". C'est l'AMOPA qui organise ce prix. Il y a quelques jours j'ai appris que ce jeune homme recevait 300 euros. Je suis très content et je remercie l'AMOPA (Association des Membres de l'Ordre des Palmes Académiques). Pour ce prix il y a peu de travail à faire. Il faut choisir un apprenti méritant et faire son éloge. Ci-dessous l'éloge de Jean-Baptiste.

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Éloge de Jean-Baptiste Poveda.

Il y a de nombreuses manières pour parler de quelqu’un. Je vais choisir celle qui consiste à décrire une personne selon sa manière d’avancer dans la vie. Il y a des personnes qui avancent en critiquant tout et tout le monde. D’autres avancent en pleurnichant et en se posant à tout moment en victime. D’autres encore abusent de la séduction. Si tous ces cas de figure donnent malheureusement des résultats, ils ne produisent pas de belles personnes, tel est le fonctionnement de notre société. Jean-Baptiste obtient quant à lui de très bons résultats en avançant sans aucune fourberie et avec une étonnante tranquillité. Peu de mots, peu de questions, seul son regard interroge, et c’est cette réceptivité à son environnement qui le fait progresser. C’est une personne qui est, en fait, tout simplement présente, qui n’est pas dans une représentation avec d’interminables questions, qui n’est pas dans son rêve. Sa vie et ses difficultés, je ne les connais pas, elles restent, comme je le demande à tous, dans le couloir, devant la porte, hors de la classe et même hors de l’école. De cette manière Jean-Baptiste est complètement disponible pour apprendre. Il est allé très vite et beaucoup plus loin que je ne le pensais. Sa plus grande qualité c’est surement de ne pas agir. Je m’explique : pas de parole pour me perdre ou pour se perdre, pas de "je ne sais pas", "je ne comprends rien", pas de "je sais, je sais", pas de "ce n’est pas de ma faute" et pas de "il n’y a rien dans cet atelier", "on ne peut pas travailler". Il ne se précipite pas sur les machines croyant savoir et ignorant qu’il ne sait pas. C’est ainsi que, de sa non-action apparait une action juste, émergeant naturellement et sans erreur.

Pour apprendre la sérigraphie il a fait 6000 km, à son arrivée dans la métropole nous avons une première rencontre. C’est au bout de 2 ans qu’il trouve une entreprise pour l’accueillir et signe un contrat d’apprentissage. Cette entreprise ne correspond pas tout à fait à son attente. Peu importe Jean-Baptiste s’équipe d’un matériel de sérigraphie de base pour apprendre et continuer à comprendre à la maison. Au bout de quelques mois, il réalise des impressions professionnelles.

Il se renseigne au-delà de l’école et se crée un début de réseau, il va encore plus loin, apporte des solutions aux problématiques propres de l’atelier sérigraphie de l’école, et solutionne des problèmes qui me sont propres. Ce rayonnement, de moi, passe à toute la classe. Et, à ce moment, la situation s’inverse, c’est moi qui suis dans sa classe, c’est moi qui lui demande des renseignements et des conseils. Pour les autres apprentis, il est une véritable ressource, toujours disponible, il a toujours du temps pour les aider dans leur parcours.

Quelques informations que je donne suffisent pour que Jean-Baptiste construise quelque chose. Dans le plus grand calme, des choses nouvelles apparaissent. Il fait, il construit. Il ne calcule pas comment construire, il n’essaye pas de faire, il fait tout simplement. Il est de cette manière complètement en accord avec lui-même.
Ce quelque chose, c’est une machine, c’est un parcours pédagogique, c’est un fichier numérique, c’est un écran, c’est une image, c’est un motif sur un vêtement, c’est tout mon métier, la sérigraphie, que je vois se réinventer sous mes yeux.


Écrit le 11 avril 2008

18 janvier 2009

Une fois que les apprentis...


Une fois que les apprentis s'accaparent leur lieu d'enseignement, ils sont dans les dispositions pour pouvoir m'écouter. J'ai remarqué aussi que cette appropriation de la classe n'était pas seulement du fait des trois apprentis qui peignent les murs, mais aussi de toute la génération. La critique, l’incompréhension ne sont venues que des “adultes”.

Par cette action, voilà aussi un bon exemple d'éducation à la citoyenneté en action si je prends comme référence ce que dit Cornelius Castoriadis (extrait d'un entretien lu dans le Monde diplomatique écrit d'après une émission de Daniel Mermet, producteur de « Là-bas si j’y suis » sur France-Inter).

Il y a des millions de citoyens en France. Pourquoi ne seraient-ils pas capables de gouverner ? Parce que toute la vie politique vise précisément à le leur désapprendre, à les convaincre qu’il y a des experts à qui il faut confier les affaires. Il y a donc une contre-éducation politique. Alors que les gens devraient s’habituer à exercer toutes sortes de responsabilités et à prendre des initiatives, ils s’habituent à suivre ou à voter pour des options que d’autres leur présentent. Et comme les gens sont loin d’être idiots, le résultat, c’est qu’ils y croient de moins en moins et qu’ils deviennent cyniques.


Cornelius Castoriadis (1922-1997) fut philosophe, sociologue, historien, économiste et psychanalyste. Il a écrit, entre autres, L’Institution imaginaire de la société (Seuil, Paris).